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Sur Alien Childhood Memories
par Benjamin Deneufeglise (Réalisateur, Scénariste, Monteur)

 

            Alien Childhood Memories est la première Å“uvre du projet Les Cinémas et Nous, que j’ai initié en collaboration avec l’association Petit Bonhomme de Chemin.

            Le but de ce projet consiste à travailler un film, son souvenir, une émotion qu’une image nous aurait provoqué, bref tous types d'expériences cinématographiques marquantes.

 

            C’est pourquoi j’ai décidé par travailler Alien à travers mes souvenirs, émotions, « visions Â», pensées et lectures du et sur le film.

            Alien, réalisé par Ridley Scott en 1979 est une Å“uvre qui m’a marqué à vie, dans mes goûts, mes conceptions du cinéma, et plus profondément intellectuellement et émotionnellement.

 

            Je l’ai d’ailleurs découvert en Laserdisc à six ans avec le sous-titre Le Huitième Passager, remplaçant un autre sous-titre très intéressant : L’Étranger. J’« harcelais Â» mes parents pour le voir. Ils ont cédé, tout en m’avertissant sur l’épouvante etc. Ils m'ont dit de ne pas me plaindre à propos de quoique ce soit après l’avoir vu. Il fallait que j’assume, et j’ai assumé. Ce fut et cela reste l’expérience la plus traumatisante et formidable à la fois que j’ai vécu…

 

 

            S’il retranscrit partiellement et de manière plus ou moins condensée le « regard Â» (mes intérêts, émotions, réflexions, etc)* que je porte sur l’œuvre, ce court-métrage n’a d’autre prétention que de partager mon expérience avec le public et de le replonger dans les abysses de ce film-expérience sombre, tortueux, sale, d’horreur, majestueux, poétique et épique qu’est Alien.

 

            Ce court-métrage et le projet Cinémas et Nous est aussi l’occasion pour moi de travailler sur le montage et le regard, clefs du langage et de l’écriture cinématographique (plus largement audiovisuelle).

            Lors de l’écriture du scénario, j’avais écrit une voix-off qui accompagnait le récit : un poème qui l’explicitait. La voix-off et une surprésence musicale, comme l’ont expliqué de nombreux cinéastes, marquent dans de nombreux cas chez les jeunes praticiens, un manque de confiance envers la capacité du langage  cinématographique.

                Vint alors la production du court-métrage. Rapidement, j’ai vu que la voix off écrite dans le scénario tenait trop fortement la position de guide. On pouvait même parler de sur-assistanat, puisque l’image parlait d’elle-même, très clairement. La voix off a donc été écartée, elle faisait régresser l’image, le film (et certainement le spectateur) par son caractère sur-didactique.  

                   Le court-métrage est un poème audiovisuel, mais aussi un regard cinéphile, critique, scientifique, sur Alien.

Du film au comic, d’Alien à Prometheus, de Ridley Scott à Hans Ruedi GigerAlien Childhood Memories traite véritablement de mon rapport (pluriel) au film original via un montage de plusieurs objets, pas seulement du film de Ridley Scott. Vous aurez donc certainement des surprises vis-à-vis de rapprochements de certains objets, de l’insertion d’autres, et (pour les cinéphiles avertis) de nouvelles pistes de lectures, d’imaginaires.

Je vous souhaite ainsi un bon court-métrage, et j’espère surtout que vous poursuivrez l’expérience Alien en allant regarder le film qui fête son 35ème anniversaire cette année. Pour les « gamers Â», ou ceux appréciant les images vidéoludiques, je vous conseille Alien Isolation, sorti officiellement le 7 octobre, mais disponible un peu avant. Le jeu est la suite directe du film de Scott.

           

* J'entamerai certainement d’autres travaux sur Alien.

 

BENJAMIN DENEUFEGLISE

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